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Le rôle de l’activité physique dans l’évitement des maladies chroniques et des aggravations fait l’objet de nombreuses publications depuis une dizaine d’années. Pourtant, près d’1 Français sur 2 ne pratique pas assez d’activité physique (voir notre article sur la loi du moindre effort), notamment chez les populations les plus défavorisées. Une publication sur les apports du vélo en matière de santé vient souligner la liaison entre politique de mobilité et politique de santé publique.
L’importance de l’activité physique dans la prévention des maladies chroniques
Les données épidémiologiques montrent que l’activité physique joue un rôle fondamental dans la prévention de nombreuses maladies chroniques. Les pathologies cardiovasculaires, le diabète de type 2, les cancers (sein, prostate), ainsi que la dépression et la démence, sont directement liées à une insuffisance d’activité physique. En France, près de 40 % de la population adulte ne pratique pas suffisamment d’activité physique, ce qui alimente la prévalence de ces maladies et entraîne des décès évitables.
Réduire la mortalité avec une pratique régulière d’activité physique
Selon les études épidémiologiques, pratiquer 100 minutes d’activité physique modérée par semaine, quelle que soit l’activité (marche, natation, vélo, etc.), permet de réduire la mortalité toutes causes confondues de 10 %. Cette réduction est particulièrement visible dans les cas de maladies cardiovasculaires, de diabète, et de certains cancers.
L’importance de la durabilité
Néanmoins, promouvoir l’activité physique ne suffit pas à long terme si l’on ne modifie pas durablement les comportements de santé. Il est crucial d’accompagner les individus vers une pratique régulière et de les accompagner dans l’adoption de nouvelles habitudes. Les voies normatives (aide financière par exemple) et sociales (norme sociale, conviction écologique) ainsi qu’économique (coût de l’essence, des abonnements…) semblent être les leviers les plus efficaces avant la déclaration d’une maladie.
Le vélo, un exemple d’activité physique accessible et efficace
Le vélo illustre parfaitement les bénéfices de l’activité physique régulière. En France, malgré une pratique limitée (en moyenne 10 minutes de vélo par semaine), on observe déjà des effets positifs : environ 2 000 décès sont évités chaque année, ainsi que 6 000 cas de maladies chroniques, principalement des maladies cardiovasculaires et du diabète. Ces chiffres proviennent de l’enquête publique décennale de l’Insee « Mobilité des personnes », qui montre également que les adultes parcourent à peine 2 km à vélo par semaine.
Augmenter la pratique du vélo pour maximiser les bénéfices
Si l’on augmentait le temps passé à pédaler, même de manière modérée, les bénéfices pour la santé seraient considérables. Par exemple, remplacer un quart des trajets en voiture de moins de 5 km par du vélo permettrait de doubler les avantages en termes de décès évités et de réduction des maladies chroniques. De plus, le vélo électrique, qui permet de réaliser 75 à 90 % de l’effort d’un vélo classique, pourrait encourager davantage de personnes à adopter cette activité tout en maintenant des bénéfices significatifs pour la santé.
Les retombées économiques de l’activité physique
Les bénéfices de l’activité physique ne sont pas seulement sanitaires, ils sont aussi économiques. Les décès et maladies chroniques évités grâce à l’activité physique régulière, en particulier le vélo, se traduisent par une économie d’environ 200 millions d’euros pour la Sécurité sociale chaque année. Si l’on prend également en compte les coûts sociaux (absentéisme, baisse de productivité, etc.), ces économies atteignent 5 milliards d’euros annuels.
Chaque kilomètre parcouru à vélo, par exemple, évite environ 1 euro de coûts sociaux en santé. Investir dans des infrastructures encourageant l’activité physique est donc une stratégie gagnante pour la santé publique
Source : Le Quotidien du Médecin
