Une étude récente publiée dans Nature Mental Health a identifié trois profils psychologiques distincts influençant la trajectoire entre santé mentale et vieillissement, cognitive et cérébrale chez les adultes d’âge moyen et les personnes âgées. Cette recherche met en lumière l’importance des traits de personnalité dans le vieillissement cérébral et la prévention de la démence.
Les trois profils psychologiques identifiés
Les chercheurs ont analysé les données de plus de 1 000 adultes d’âge moyen et plus âgés, suivis sur plusieurs années. Ils ont mis en évidence trois profils psychologiques distincts :
Tendance à l’inquiétude et à la réflexion sur soi
Ce profil se caractérise par une forte propension à l’inquiétude et à l’introspection.
Les individus présentant ces traits ont un risque accru de +40 % de troubles anxieux et dépressifs après 60 ans.
Ils sont également plus susceptibles de connaître une détérioration de la santé mentale et cognitive avec l’âge.
Extraversion et agréabilité
Les personnes de ce profil sont généralement extraverties et agréables.
Une personnalité extravertie est associée à une réduction de 30 % du risque de troubles cognitifs à un âge avancé.
Ces traits sont liés à une meilleure résilience face au stress et à une meilleure santé cérébrale.
Neuroticisme élevé
Ce profil est marqué par un niveau élevé de névrosisme (sensibilité émotionnelle exacerbée).
Les individus présentant un névrosisme élevé ont un risque de 80 % plus élevé de développer la maladie d’Alzheimer.
Ils sont plus vulnérables au déclin cognitif et aux troubles de l’humeur liés à l’âge.
Impact de la santé mentale et vieillissement sur la prévention des troubles cognitifs
Les résultats de l’étude confirment que les caractéristiques psychologiques influencent directement la trajectoire entre santé mentale et cognitive. Par exemple : une tendance excessive à l’inquiétude peut accélérer le vieillissement cérébral. À l’inverse, des traits comme l’extraversion et l’agréabilité offrent une protection contre le déclin cognitif.
Quelques chiffres :
- 55 millions de personnes vivent avec une démence dans le monde, un chiffre qui pourrait tripler d’ici 2050.
- 35 % des cas de démence pourraient être évités en modifiant certains facteurs de risque, dont la gestion du stress et l’engagement social.
- La perte de 0,7 % du volume cérébral par an est observée chez les personnes âgées souffrant d’anxiété chronique.
Vers des interventions personnalisées
L’identification de ces profils psychologiques ouvre la voie à des stratégies d’intervention ciblées pour prévenir le déclin cognitif. Par exemple :
- Les individus ayant un névrosisme élevé pourraient bénéficier de prises en charge de gestion du stress, comme la méditation ou la thérapie cognitivo-comportementale.
- Les personnes ayant une faible extraversion pourraient être encouragées à participer à des activités sociales, qui favorisent la stimulation cognitive.
Ces résultats soulignent l’importance d’une prise en charge préventive incluant des évaluations psychologiques pour optimiser la santé cérébrale tout au long de la vie.
Sources :
Karch, C. M., Staffaroni, A. M., Brown, J. A., Cobden, M. L., Wagner, J., Lorca-Puls, D. L., … & Seeley, W. W. (2024). Psychological profiles linked to mental health, cognitive, and brain aging trajectories. Nature Mental Health. https://doi.org/10.1038/s44220-024-00361-8
Organisation mondiale de la santé (OMS). « Dementia statistics »
Alzheimer’s Disease International (ADI). (2024). World Alzheimer Report 2024: Alzheimer’s Disease International. https://www.alzint.org/u/World-Alzheimer-Report-2024.pdf
