Projet Smart Bear : Les seniors adoptent ils les objets connectés ? 

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Projet Smart Bear : Les seniors adoptent-ils les objets connectés ?
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La question de l’usage des objets connectés en santé chez les séniors est cruciale. D’abord, parce que les déserts médicaux rendent les séniors particulièrement perméables à la rupture des parcours de soins, aux retards de diagnostic ainsi qu’aux aggravations et récidives. Ensuite, parce que la perte d’autonomie est un enjeu national. Cet été, des travaux ont précisé l’usage actuelle des objets connectés.  

Tendances actuelles d’utilisation

L’adoption des objets connectés par les personnes âgées est en croissance, bien que moins répandue que chez les générations plus jeunes.  

En 2023, environ 12% des seniors européens utilisaient régulièrement des dispositifs de santé connectés, selon l’Observatoire européen de la santé numérique. En France, 15% des seniors étaient équipés de tels appareils en 2022, en hausse par rapport aux 10% de 2019, d’après l’INSEE. 

Les objets connectés les plus utilisés par les seniors incluent les tensiomètres, les montres intelligentes, et les dispositifs de suivi de l’activité physique (pour autant il en existe une multiplicité impressionnante : piluliers, cannes, tasses, coussins connectés pour n’en citer que quelques-uns) Toutefois, des obstacles comme la complexité d’utilisation et les préoccupations concernant la confidentialité des données freinent une adoption plus large.  

C’est dans ce contexte que le projet Smart Bear vise à évaluer et améliorer l’acceptabilité de ces technologies par les personnes âgées. 

Le projet Smart Bear : Quelle place pour les objets connectés chez les seniors ?

Contexte

Le projet européen Smart Bear se concentre sur l’acceptabilité des objets connectés par les personnes âgées vivant à domicile ou en résidence sénior. Cette initiative est financée par le programme H2020 de l’Union européenne, avec un budget de 20 millions d’euros.  

Le projet mobilise cinq pays européens : la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal et la Roumanie. L’objectif est d’évaluer la facilité d’utilisation et l’adoption de ces technologies par une population vieillissante, tout en mesurant leur impact sur la santé et le bien-être des participants. 

En France, le projet est porté par le CHU de Lille (Nord) et l’incubateur Catel, en collaboration avec de nombreux partenaires locaux. Ces derniers incluent des centres locaux d’information et de coordination, des communautés professionnelles territoriales de santé, des associations en charge des personnes âgées, et divers établissements hospitaliers. 

Méthodologie et protocole

Quatorze centres de recrutement ont été mis en place, dont douze sont déjà opérationnels. Ces centres sélectionnent des personnes âgées présentant au moins deux problèmes de santé parmi les suivants : troubles de l’humeur, troubles cognitifs légers, troubles de l’équilibre, fragilité, ou maladies cardiovasculaires.  

« Nous donnerons, a minima, 5 objets connectés par personne, comme une balance, une prothèse auditive, un smartphone, une montre… En fonction des données analysées, le système proposera à chaque senior de faire évoluer son comportement en termes d’activité physique, d’alimentation, de consultation d’un professionnel de santé… » explique Pierre Traineau. 

Les participants pourront conserver ces objets à la fin de l’étude, qui s’étend sur une année, avec deux visites de suivi à six mois et à un an. 

Le recrutement de participants se poursuit activement, avec une ambition de 5 000 participants au niveau européen, dont 800 en France. À ce jour, une centaine de personnes ont déjà été intégrées au projet, et 24 kits transmettent des données quotidiennement. 

Résultats attendus

Pour l’été 2025, l’étude devrait révéler les freins à l’utilisation de ces technologies. Elle explore aussi l’impact potentiel des objets connectés sur la santé, comme l’amélioration de l’activité physique. Enfin, les résultats pourraient inciter les entreprises concernées à développer des produits mieux adaptés aux besoins des seniors. 

Des répercussions prévues sur les soins de santé individualisés

Les objets connectés représentent un potentiel immense pour la personnalisation des soins de santé, notamment en permettant une détection précoce des problèmes de santé, comme les décompensations chez les patients âgés. Les porteurs du projet espèrent que cette étude contribuera à une adoption plus large de ces technologies par les personnes âgées, une population encore sous-représentée dans l’utilisation de ces outils. En France, l’usage des objets connectés dans le secteur de la santé a progressé de 30% depuis 2020, mais leur adoption par les seniors reste limitée. 

Les résultats de l’étude Smart Bear pourraient ainsi servir de guide pour améliorer l’intégration des objets connectés dans le quotidien des personnes âgées, tout en sensibilisant les fabricants aux besoins de cette population. L’inclusion des participants se poursuivra jusqu’à fin novembre 2024, en vue de recueillir les premières conclusions à l’été 2025. 

Sources : 

Rabeux, C. (2024, 29 juillet). Une étude européenne mesure l& # 39 ; acceptabilité des objets connectés par les personnes âgées. Hospimedia. https://www.hospimedia.fr/actualite/articles/20240729-e-sante-une-etude-europeenne-mesure-l-acceptabilite  

Autonomie, E. (s. d.). Essentiel autonomie. Essentiel Autonomie. https://www.essentiel-autonomie.com/adapter-logement/quels-objets-connectes-lutter-contre-perte-autonomie#toc-des-seniors-d-j-bien-connect-s 

Moussu, N. (s. d.). Le projet européen Smart Bear. Smart City Mag. https://www.smartcitymag.fr/article/758/le-projet-europeen-smart-bear  

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