Projections sur les maladies non transmissibles et impacts pour l’économie mondiale  

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Projections sur les maladies non transmissibles et impacts pour l’économie mondiale
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Après le livre blanc « Réinventer la santé en France : le changement des comportements santé et l’impact des DTx » abordant le coût social des maladies non transmissibles, l’OMS vient elle aussi de publier un rapport sur le potentiel économique du numérique pour la santé mondiale. Le nombre de mort et de cas évitables sont conséquents, d’autant plus que les nouvelles générations sont de plus en plus sujettes aux maladies liées aux habitudes de vie.  

Le potentiel économique du numérique en matière de prévention des maladies non transmissibles

Récemment publié, un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’International Telecommunication Union souligne le potentiel économique du numérique dans la lutte contre les maladies non transmissibles.  

Sont concernés par cette analyse :  

  • Les chatbots,  
  • Les SMS  
  • Les applications mobiles  
  • La télémédecine  
  • Les outils d’aide à la décision pour les professionnels de santé 

Les conclusions de l’OMS : un investissement de 0,24 USD par patient et par an pourrait sauver plus de deux millions de vies et générer 199 milliards de dollars d’avantages économiques sur dix ans. 

En détail :  

  • 2 millions de vies pourraient être sauvées  
  • 7 millions d’événements graves pourraient être évités  
  • 199 milliards de dollars d’économies pourraient être réalisés  
  • Un ROI de 19 dollars pour chaque dollar investi 

Going digital for noncommunicable diseases. (s. d.). Dans World Health Organization. Consulté le 9 octobre 2024, à l’adresse https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/378478/9789240089921-eng.pdf?sequence=1&isAllowed=y

Un rapport de 2021 de l’OMS, Saving lives and spending less, indiquait déjà des gains de plusieurs millions de vie.   

Pour cette édition, les auteurs soulignent la nécessité de l’engagement des gouvernements. Une nécessité que la France semble avoir bien comprise, sans toutefois avoir amorcé le virage pour le moment.  

Nouvelles données d’épidémiologie sur les maladies non transmissibles 

Une nouvelle étude (re)confirme le pic de maladies chroniques

L’espérance de vie en bonne santé va continuer sa stagnation dans les années à venir. Sans surprise, les maladies chroniques vont, elles, continuer de croitre. D’après une étude de l’Université d’Oxford et de l’University College London (UCL) (Journals of Gerontology, données de 100 000 personnes étudiées entre 2004 et 2018), les personnes nées après 1945, si elles vivent plus longtemps que les générations précédentes, vivront en moins bonne santé. 

Les auteurs évoquent une dérive générationnelle en matière de santé, avec des risques accrus de maladies chroniques (cancer, problèmes cardiaques, diabète de type…).1 Le risque est 1,5 fois supérieur pour les générations nées après 45.  

Pour rappel, 2 milliards de personnes seront âgées de 60 ans et plus dans le monde en 2050, contre 900 millions actuellement, soit une multiplication par deux en 35 ans.  

L’impact d’une génération sans tabac

Alors que plusieurs gouvernements s’interrogent sur de nouvelles mesures anti-tabac et que les acteurs publics dénoncent le marketing social dont sont victimes les jeunes (voir notre article sur les mesures envisagées de la semaine dernière), une nouvelle étude vient interroger les leviers coercitifs pour stopper la consommation de tabac.  

D’après une étude publiée dans The Lancet Public Health pilotée par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), si l’on interdisait la vente de tabac aux personnes nées entre2006 et 2010, 1,2 millions de morts pourraient être évitées d’ici 2095. Ces chiffres ne concernent que les morts par cancer du poumon2.  

La France en est consciente mais ne sait pas encore comment faire  

Dans un article publié sur le site de la Mutualité Française3, Grégory Émery, directeur général de la Santé, souhaite « enclencher le virage de la prévention », avec, comme domaines prioritaires : alcool, tabac, nutrition, environnement, santé mentale et sédentarité.  

Il y souligne lui aussi le potentiel du numérique.  

Michel Barnier a, quant à lui, annoncé plusieurs mesures dans son discours de politique générale 4:  

  • Investissement dans la prévention et les comportements à risques  
  • Développement du sport santé  
  • Santé mentale grande cause nationale  
  • Renforcement du rôle des infirmiers/infirmières dans leurs compétences et la prise en charge des patients  

Sources :

Les baby-boomers vivent plus longtemps. . . mais en moins bonne santé. (2024, 8 octobre). Santé Magazine. https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/les-baby-boomers-vivent-plus-longtemps-mais-en-moins-bonne-sante-1105007

Les « générations sans tabac » feraient fortement baisser le nombre de morts du cancer du poumon. (2024, 3 octobre). Ouest France. Consulté le 9 octobre 2024, à l’adresse https://www.ouest-france.fr/sante/addictions/tabac/les-generations-sans-tabac-feraient-fortement-baisser-le-nombre-de-morts-du-cancer-du-poumon-ea4f08fc-8180-11ef-8449-517f3066b99b

Grégory Émery : « La prévention doit devenir la seconde jambe de notre système de santé » . (s. d.). La Mutualité Française. https://www.mutualite.fr/actualites/gregory-emery-la-prevention-doit-devenir-la-seconde-jambe-de-notre-systeme-de-sante/

Afp, L. F. A. (2024, 2 octobre). Déserts médicaux, « loi infirmières » , médecins retraités. . . Les annonces de Michel Barnier sur la santé. Le Figaro. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/deserts-medicaux-loi-infirmieres-medecins-retraites-les-annonces-de-michel-barnier-sur-la-sante-20241001

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