Prévention des démences : comment les habitudes de vie influencent le changement des comportements santé

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La prévention des démences est un enjeu majeur de santé publique. Les maladies non transmissibles, telles que les maladies cardiovasculaires, les cancers, les diabètes et les démences, sont responsables d’une majorité des décès en Europe. Parmi elles, les démences, et en particulier la maladie d’Alzheimer, présentent une incidence exponentielle avec l’âge. En 2019, 57 millions de personnes étaient atteintes de démence, un chiffre qui pourrait atteindre 153 millions d’ici 2050. Pourtant, des études récentes révèlent que des changements dans les comportements santé pourraient atténuer ce risque. 

Comprendre les facteurs de risque modifiables

Un groupe d’experts dirigé par la revue The Lancet identifie 14 facteurs de risque modifiables, à travers des processus tels que les dommages vasculaires, le stress, l’inflammation et la réserve cognitive. Ces facteurs, divisés en deux catégories principales, cardiovasculaires et cérébraux, permettent d’expliquer comment nos habitudes de vie influencent le développement des démences. 

Liens entre santé cardiovasculaire et prévention des démences

Une santé cardiovasculaire optimale est cruciale pour réduire le risque de démences. Huit des 14 facteurs de risque modifiables, tels que l’activité physique, le contrôle du cholestérol et la gestion de l’hypertension, influencent directement la santé du cœur et, par extension, celle du cerveau. 

Contrôle de l’obésité et du diabète

L’obésité et le diabète de type 2 augmentent le risque de démence via des mécanismes comme l’inflammation chronique et la résistance à l’insuline. Une perte de poids, même modérée, améliore les fonctions cognitives. 

Tabagisme et alcool

Le tabagisme, lui, augmente le risque de démence de 30 %. Concernant l’alcool, une consommation excessive, c’est-à-dire au-delà des limites recommandées par les autorités sanitaires, peut avoir des effets délétères sur la santé, notamment en augmentant le risque de maladies chroniques, de troubles psychiatriques et de dépendance.

Pollution de l’air

Une exposition prolongée aux particules fines (PM2,5), issues principalement de la pollution de l’air (transport, industrie, chauffage), est associée à une augmentation du risque de démence, selon plusieurs études épidémiologiques. Ces particules, en pénétrant profondément dans les voies respiratoires et le système sanguin, peuvent provoquer des inflammations chroniques et des dommages au cerveau, notamment dans les régions liées à la mémoire et à la cognition.

Stimulation cérébrale et interactions sociales

Les facteurs cérébraux impliquent des actions préventives liées au cerveau, qu’elles soient physiques ou cognitives. Ces éléments renforcent la réserve cognitive, qui agit comme un bouclier contre les dommages neuronaux. 

Éducation et travail intellectuel

Un haut niveau d’éducation ou un travail cognitivement stimulant réduit le risque de développer des démences. Des recherches menées par l’University College London ont montré que les individus ayant un niveau d’éducation supérieur avaient 43 % moins de chances de passer d’un état cognitif sain à une déficience cognitive légère.

Ce phénomène s’explique par la réserve cognitive : les activités intellectuelles renforcent les réseaux neuronaux, offrant au cerveau une meilleure capacité à compenser les dommages liés à l’âge ou aux maladies neurodégénératives

Relations sociales

Aussi, on peut noter que l’isolement social et la solitude augmentent le risque de maladies chroniques, y compris les démences. Favoriser des interactions sociales régulières est donc essentiel pour la prévention. 

Traumatismes crâniens et troubles sensoriels

La prévention des blessures à la tête et le traitement des troubles visuels ou auditifs permettent de réduire les risques liés à ces facteurs. 

Vers une prise en charge globale de la démence 

Les travaux de la commission Lancet montrent qu’agir sur ces 14 facteurs pourrait diminuer le risque de démence de 40 %. Cette approche holistique présente également des avantages pour la santé cardiovasculaire et générale. Les professionnels de santé, les pouvoirs publics et les individus doivent collaborer pour intégrer ces recommandations dans des stratégies de prévention concrètes. 

Source :  

Bherer, L. (2024, December 5). Prévention des démences : le rôle crucial des habitudes de vie. Observatoire de la prévention de l’Institut de Cardiologie de Montréal. https://observatoireprevention.org/2024/12/05/prevention-des-demences-le-role-crucial-des-habitudes-de-vie/ 

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