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Sans surprise, les économies annoncées dans le PLFSS le 10 octobre dernier ont suscité des réactions nombreuses des différents acteurs. Quels sont les principales mesures concernant les comportements santé et la santé numérique ? Nous vous proposons une synthèse.
État du déficit de l’Assurance Maladie et projections 2025
La Sécurité sociale représentera près de la moitié de la dépense publique : 795 Md€ en 2025, dont 662 Md€ couverts par le PLFSS.
Le déficit de la branche Maladie est estimé à 18 milliards en 2024. Avec les mesures annoncées, et malgré l’augmentation des maladies chroniques, le déficit devrait être de 16 milliards en 2025.
L’essentiel des mesures du PLFSS 2025
Parmi les mesures et priorités annoncées :
- Réduction des dépenses de l’Assurance maladie de 4 à 5 milliards d’euros.
- Hausse modérée de l’ONDAM (+2,8 %), avec 9 milliards supplémentaires pour 2025
- Réduction des tarifs des médicaments pour limiter les coûts de santé
- Réduction du plafond des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale en cas d’arrêt maladie de 1,8 à 1,4 Smic.
- Conditionnement de la prise en charge des DM à la remontée des données pour prouver l’utilisation effective par le patient.
- Développement de la digitalisation du soins et notamment de la télémédecine avec renforcement des infrastructures de santé numérique pour protéger les données
- Revalorisation des consultations à 30 € et transfert d’une partie des remboursements vers les complémentaires santé, ce qui pourrait augmenter les tarifs.
Sur ce point, la FNMF n’a pas manqué de réagir, indiquant que l’augmentation des tarifs de consultation fera bondir leurs coûts de 60 %. L’organisme souligne : « Les dépenses de santé s’élèvent à 315 milliards d’euros et augmentent deux fois plus vite que la richesse nationale. »1 Elle insiste sur le poids économique qui sera de facto répercuté sur les assurés, avec une hausse quasi obligatoire des cotisations.
Une conséquence qui inquiète toutes les associations de patients.
L’importance de la prévention sans les actions nécessaires
Si la limitation de l’apparition des maladies est bien inscrite dans les objectifs du PLFSS 2025, ne sont annoncés que :
- Les bilans de prévention déjà existants, pour 21 millions de Français
- Les campagnes de vaccination contre le papillomavirus dans les collèges
- Les dépenses des ARS pour les politiques de prévention sont augmentées de 10 % par rapport à 2024
- La santé mentale grande cause nationale 2025, avec un fort accent sur les prises en charge psychiatriques et les structures
Plusieurs acteurs appellent cependant à une politique bien plus ambitieuse, comme par exemple la Ligue contre le cancer, qui appelle à mener une politique de fiscalité comportementale : « Il est urgentissime de lever les freins sur la mise en œuvre des taxes sur des produits nocifs : alcool, malbouffe, sucre…Sources de recettes à court terme et d’économies sur la durée, cette piste permettrait de prévenir entre 25 et 30 % de cancers, sans compter les maladies cardiovasculaires. »2
Voir notre article sur la fiscalité comportementale et son efficacité.
Sources :
Les mutuelles ne doivent pas devenir les variables d’ajustement des déséquilibres budgétaires de l’Assurance maladie. (s. d.). La Mutualité Française. https://www.mutualite.fr/presse/les-mutuelles-ne-doivent-pas-devenir-les-variables-dajustement-des-desequilibres-budgetaires-de-lassurance-maladie/
Santé, A. F. A. (2024, 11 octobre). [PLFSS 2025] La solution de facilité : faire payer les patients – France Assos Santé. France Assos Santé. https://www.france-assos-sante.org/bon_mauvais_point/plfss-2025-la-solution-de-facilite-faire-payer-les-patients/