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Cette proposition a été portée par Vivoptim Solutions lors des Rencontres de la cancérologie Française, qui avaient pour thème « De la data patient à la prévention et aux soins : la nouvelle donne de la recherche en cancérologie » et qui ont eu lieu en novembre 2024.
L’urgence d’intégrer les données comportementales au service de la recherche t de la stratégie décennale de lutte contre le cancer
En France, 40% des cancers résultent de l’exposition de la population à des facteurs de risque évitables (tabac, alcool, alimentation déséquilibrée, sédentarité, etc.) (1).
Parmi les 355 000 cancers diagnostiqués chaque année, environ 140 000 pourraient être évités (2) en modifiant les comportements et modes de vie qui influencent non seulement l’incidence du cancer (maladie non transmissible), mais aussi son pronostic, en augmentant le risque de récidive et en altérant la réponse aux traitements. L’évolution des maladies non transmissibles est d’autant plus alarmante qu’un deuxième pic d’incidence est attendu d’ici 2030-2050 (3), que notre système de santé, déjà sous pression, ne pourra pas gérer efficacement.
Face à ces constats, l’évaluation systématique des comportements de santé lors des consultations, l’usage de questionnaires ou d’outils numériques d’induction et de suivi des changements de comportements à risque dans les protocoles de recherche et les études clinique représente une avancée stratégique majeure, notamment dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre le cancer 2021-2030. Elle permettrait de légitimer et d’ancrer dans les pratiques une prise en charge préventive (évitement et récidives) généralisée.
Les données comportementales ne sont pas accessoires : leur exploitation, couplée aux données biologiques et génomiques, ouvre la voie à une approche plus ciblée, holistique et intégrée de la prise en charge des patients en cohérence avec les objectifs de la stratégie décennale qui vise à réduire de 60 000 par an les nouveaux cas de cancers évitables (4).
Pour affiner la compréhension des corrélations entre comportements à risque et cancérogenèse, il est proposé de rendre systématique dans l’évaluation des patients, l’intégration des données comportementales, y compris les données de motivation, d’aptitude au changement, d’adhésion thérapeutique ou encore de compliance aux interventions préventives.
Cette collecte de données comportementales permettrait de stratifier les populations à haut risque, d’améliorer les trajectoires thérapeutiques et de développer des approches plus personnalisées en matière de prévention primaire et secondaire voire de développer des modèles prédictifs pour certains cancers (ex : poumon, colorectal).
Références :
1 et 2. Preventable cancers: Is it enough to change our behaviour? Marc Billaud, Marie Castets, Alain Trautmannet Pierre Sujobert, Med Sci (Paris), Volume 39, Number 5, Mai 2023, Exposome
3. Enjeux sanitaires de l’avancée en âge. Épidémiologie des maladies chroniques liées à la perte d’autonomie et surveillance de leurs déterminants de santé à mie-vie, Santé Publique France, novembre 2022, Réinventer la santé en France : le changement des comportements santé et l’impact des DTx, juillet 2024, ISBN : 978-2-9594950-0-7
4. Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030, INCA, ISBN: 978-2-37219-782-3, juin 2021
