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C’est une des luttes historiques des campagnes de prévention. Plusieurs annonces réglementaires et résultats ont été publiés à la fin de l’été. Si certaines continuent dans la ligne historique d’augmenter les interdictions, et donc les frictions (voir notre article sur l’efficacité des campagnes ces 50 dernières années), d’autres ont annoncé de nouveaux types de mesures intégrant les sciences comportementales.
Des SMS personnalisés pour sevrer les jeunes du vapotage
D’après une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA)1, un système « gratuit, personnalisé et automatisé »2 de messagerie permettrait de réduire le taux de vapotage.
Cet essai clinique randomisé embarquant 1503 adolescents présenterait un taux de rétention de 70 % à 7 mois (auto-déclaré) grâce à cognitif et comportemental.
Petit biais de l’étude toutefois, les adolescents, âgés de 13 à 17 ans, se disaient tous intéressés pour arrêter le vapotage en 30 jours. Les résultats n’en restent pas moins encourageants.
Des tests comportementaux pour mieux accompagner l’arrêt du tabac
Des chercheurs Français (LNEC / Université de Poitiers – Inserm, Centre de recherches sur la cognition et l’apprentissage (CeRCA / Université de Poitiers – CNRS), CHU de Poitiers, centre Hospitalier Henri Laborit de Poitiers) des chercheurs Américains ont annoncé avoir mis au point un test comportemental pour dépister l’addiction au tabac (trouble lié à l’usage du tabac (TUD) pour les professionnels de la santé qui nous lisent)3.
« La plupart des mesures actuelles du TUD reposent sur des questionnaires d’auto-évaluation de la consommation, de la dépendance et de l’envie de fumer, et ne prennent donc pas en compte le rôle des indices environnementaux associés à la drogue, comme les images ou odeurs de tabac…. Pourtant, l’usage du tabac dépend fortement d’envies de consommer (« craving ») générées par l’environnement » indique le communiqué.
En les exposant à des images en fonction d’un tirage de carte, les chercheurs ont pu noter que les patients concernés par le TUD recherchent inconsciemment les images de tabac et une gradation de cette recherche en fonction du craving.
Si d’autres travaux doivent préciser ces recherches, par exemple si ces résultats se confirment après une cigarette ou seulement en cas de pics, ils sont prometteurs pour des pistes de prise en charge personnalisée dans le traitement des TUD.
Les nouvelles vagues législatives contre le tabac arrivent
Face aux nouvelles stratégies marketing et aux nouvelles tendances de consommation, notamment des jeunes, certains pays envisagent de durcir les législations. Ce type de législation, augmentant les frictions (augmentation du prix, diminution des points de vente…) est pour le moment un des leviers les plus efficaces sur les comportements santé (voir notre article sur l’efficacité des campagnes ces 50 dernières années).
Si l’on ne sait pas encore si ces mesures sont une réponse directe de l’appel de l’OMS lancé en juin 2024 pour contrer les derniers chiffres de consommation des jeunes, liés entre autres aux stratégies marketing et aux réseaux sociaux, les Etats-Unis et l’Angleterre s’apprêteraient à durcir leur législation :
- Relever l’âge minimum pour acehter du tabac sans présenter une pièce d’identité. Après avoir relevé l’âge léga à 21 ans au lieu de 18 ans en 2019, la Food and Drug Administration (USA) souhaite aujourd’hui que toute adulte de moins de 30 ans présente une carte d’identité (contre 27 ans auparavant)4.
A noter que les USA ont annoncé avoir un taux de fumeur de 11%, historiquement bas. Cependant le tabagisme des jeunes et des populations défavorisées est inquiétant car les nouveaux produits de tabac sont perçus comme moins dangereux que le tabac5.
A croire qu’il faudrait recommencer les campagnes d’information pour ces produits pendant une cinquantaine d’années, comme pour la lutte contre le tabac classique.
- Coté Royaume-Uni, le gouvernement envisage d’interdire le tabac dans certains espaces extérieurs, comme les pubs ou restaurants. Il souhaite également élargir l’interdiction aux abords des hôpitaux, des universités et des terrains de sport6.
Sources :
[2] https://www.ticsante.com/Story?id=7346
[5] https://www.generationsanstabac.org/fr/actualites/etats-unis-11-adultes-fumeurs-historiquement-bas/
